4 septembre 2007
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Pour la plupart d'entre nous, soit nos souvenirs d'école sont trop lointains, soit ils étaient trop rasoirs ou trop brefs.
Et puis, nous avons de moins en moins de temps pour lire et aussi pour nous relire: nous faisons tant de choses en vitesse, pour en coincer un maximum dans la journée. Pour d'autres, l'orthographe est restée à jamais un casse-tête chinois: leurs efforts, quels qu'ils soient, restent vains. Un tas de gamins et d'adultes souffrent d'être montrés du doigt, sans pour autant en être forcément responsables. Il existe quelques méthodes balbutiantes pour aider les enfants dyslexiques, mais on n'a pas encore trouvé le moyen de ré-éduquer la structure mentale... Heureusement, d'ailleurs!
Cependant, on a trouvé le moyen de l'apauvrir et on a fabriqué non des érudits, mais des consommateurs...
De séries TV, de TV-réalité et, à travers cela des fringues, des CD et d'électronique en tout genre.
Inutile de savoir lire pour reconnaitre le sigle d'une grande marque. Et, dans ce registre, ils sont vachement costauds, "nos" mômes! Des enfants-rois? Oui, sûrement. Il est bien loin le temps où l'on disait (où mon père me disait): "L'exactitude est la politesse des princes". Les princes se reconnaissent aujourd'hui par leur inexactitude, justement: inexacte l'heure de leur lever ou de leur apparition à table...Quant à parler de leur attitude princière dans la rue...
Oublié le temps des belles phrases: "L'habit ne fait pas le moine", "Mieux vaut une tête bien faite que bien pleine"
(où sont donc passés nos humanistes en herbe?"), "La liberté de chacun commence où s'arrête celle des autres", etc... Et oui, la Gum, c'est comme cela qu'elle a grandi. Et la Gum se pose souvent la question de savoir à quoi cela sert sur une telle planète! :-D
Car notre société actuelle n'arrange pas la sauce. L'Education Nationale ne joue plus son rôle institutaire et est devenu un commerce dont les parents sont des clients. Le bac est devenu un torchon inutile, le niveau requis n'ayant plus aucun niveau, justement. Je me pose souvent la question de savoir à quoi pense un recruteur en examinant mon CV et mon parcours scolaire. Tout dépend de son âge, certainement... De nos jours, un bac ou un BTS représente un niveau BEPC il y a quinze ou vingt ans... Je me rappelle la fierté des anciens, lorqu'ils parlaient fièrement de leur "Certificat d'études". A l'âge du bac, ces gens me faisaient de la peine: j'imaginais qu'ils n'avaient rien appris. J'imaginais une France inculte. Comme je me trompais!! Le Certificat d'Etudes, à leur époque, c'était encore un diplôme...Et j'imagine que ceux qui l'obtenaient savaient au moins lire, écrire et compter.
Et aujourd'hui, je me demande ce qu'imagine un gosse à qui je parle de mon bac pro "pilote". Ce bac, pour lequel j'ai du suivre deux sortes de cours de législation, comprendre les ficelles de l'économie mondiale, passer des heures en laboratoire. Ce bac, qui incluait la première année de médecine dans son programme. Ce bac, pour lequel j'ai du bosser dans les 40 heures par semaine. Ce bac, dont mes parents étaient si fiers et qui pourtant, de nos jours, sur le papier ne vaut pas plus qu'un pet de lapin...
Et non, les gars, je n'ai pas cinquante ans!.. Les temps ont changé si vite!
Les gosses sortent aujourd'hui du collège en sachant parfaitement manier un préservatif (il le faut, d'ailleurs), un téléphone portable et une carte de crédit. Et certains savent aussi manier une arme ou conduire une voiture. Mais nombreux sont ceux qui en sortent sans savoir ni lire, ni écrire... J'entendais hier que le niveau d'échec après la première année à la Sorbonne s'élève à 72 %! Alors, forcément, en baissant le niveau, on a amélioré les chiffres du bac. Mais pour quoi faire?
Un leurre?!?!?
Le clivage entre les pauvres et les riches retrouve ses droits sur les bancs de l'école...
L'instit d'antan n'existe plus, même si certains en ont la vocation. Les profs passent leur temps et dépensent leur énergie à ne pas se faire injurier (voire malmener). Pas étonnant que l'envie y perde son latin. Et on va encore diminuer leurs effectifs...
Les dommages causés par la modernisation de la langue française et les SMS sont énormes! Le seul grand pas de ces dernières année (à mes yeux) : l'amorce d'abandon de l'apprentissage global.
Côté grammaire, ils ne se donnent même plus la peine de faire les accords à la TV. Même aux infos (avec des exceptions, comme ce bon vieux PPDA). Ca m'en fait régulièrement tomber de ma chaise!
Je ne parlerai pas des traductions de dialogues de films et séries américaines...
Personne ne dira plus "La route que j'ai prisE"... On prend invariablement le chemin le plus court...
Pour moi, le calvaire, c'était les maths. La cata a commencé dès le moment où j'essayais désespérément de retenir ma table des sept et des huit.
La calculette fut ma meilleure amie et ma pire ennemie : je sèche toujours. Pour les ânes de ma trampe (il est bien connu que seuls les forts en maths ont un cerveau digne de ce nom), la seule pensée d'un devoir de mathématiques me donnait la nausée (tiens, rien que de m'en souvenir, je sais pas si je vais pas vomir mon quatre heures :-D).
L'un des plus beaux jours de ma vie fut donc celui où j'ai su qu'on ne me demanderait plus JAMAIS de représenter une fonction paramétrique.
Petite parenthèse, j'étais très bonne en physique et je comprenais parfaitement les cours du Professeur Shadoko :
Aaaah, l'excellente méthode de l'adulte qui fait sûr de lui, mais qui, en fait est un nul! On ne tient plus les doigts vers le haut, la paume bien ouverte. On (enfin je - et je ne suis pas la seule - y'a qu'à regarder une table de collègues au restaurant au moment de l'addition) pianote sur la table. Ca fait plus sérieux.
Hé! Hé! Ca fait plus chic, mais le résultat est pourtant le même... ;-)
Bref, ne me demandez pas ce que font sept fois huit, j'en sais strictement rien. Je me rappelle vaguement du 7 x 7: comme ça fait 49, donc "cinquante moins un", j'ajoute 6 à 50 et le compte est bon! ... Enfin j'crois... :-D
Toujours est-il que, même si j'étais "caillou" en français, mon long séjour à l'étranger a sérieusement endommagé
mon "disque dur". Et puis, tout comme vous tous, je manque de temps ou je suis souvent trop fatiguée.
Alors, des fois, on s'dit "ça me parait un peu tordu, mais ça va l'faire". Ben non, si ça parait tordu, je vous assure
que ça l'fait pas. Ou alors rarement. Ou alors, "ils feront p'têt pas attention" :-D Et puis, une fois dans le lit, ça clignote comme à La Vegas ... GIRAFFE (alors on se tortille entre Prévert et ses souvenirs d'anglais)
Ca patine, ça patine et ça finit par vous lancer un "F" à la figure... "Deux heures du mat...J'vais quand-même pas me relever et rallumer l'ordi!"
Ou alors, le lendemain, quand tous les potes sont déjà passés par là, on se retrouve nez à nez avec un truc immonde... Ca foisonne de fautes et y'en a même une dans le titre...
"C'est pas possible, j'ai pas pu pondre ça!" :-/
Bref, nos blogs et nos commentaires sont bourrés de "fôtes". Ce n'est pas dramatique et nous avons tous de très bonnes excuses.
Mais si j'écris ce billet aujourd'hui c'est à cause d'UN MOT et d'UN SEUL. Parce que je la rencontre partout, cette "fôte". Et je suis certaine que peu à peu, elle se transmet et s'ancre dans nos cerveaux.
Il s'agit du mot "BALADE". C'est un sacré piège: Il est vrai que quand on fait une BALADE, on a comme l'impression qu'il nous manque une jambe. Et pourtant !..
Aucun cul-de-jatte, s'il est musicien, n'aura de mal à vous offrir des BALLADES à la pelle, car il lui suffira de composer une mélodie.
Nous nous promenons donc sur UNE seule jambe et nous écrivons de la musique avec DEUX. C'est bizarre, mais c'est comme ça! :-D
Ceci dit, je n'ai absolument rien contre le fait que vous fredonniez en marchant, bien au contraire! :-)
Seulement, moi, j'veux voir les partitions! :-)
Et merci d'avoir l'obligeance de ne pas me lister les "fôtes" que j'ai pu accumuler dans ce texte, sinon c'est
un coup de "L" au derrière! :-D
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Et puis, nous avons de moins en moins de temps pour lire et aussi pour nous relire: nous faisons tant de choses en vitesse, pour en coincer un maximum dans la journée. Pour d'autres, l'orthographe est restée à jamais un casse-tête chinois: leurs efforts, quels qu'ils soient, restent vains. Un tas de gamins et d'adultes souffrent d'être montrés du doigt, sans pour autant en être forcément responsables. Il existe quelques méthodes balbutiantes pour aider les enfants dyslexiques, mais on n'a pas encore trouvé le moyen de ré-éduquer la structure mentale... Heureusement, d'ailleurs!
Cependant, on a trouvé le moyen de l'apauvrir et on a fabriqué non des érudits, mais des consommateurs...
De séries TV, de TV-réalité et, à travers cela des fringues, des CD et d'électronique en tout genre.
Inutile de savoir lire pour reconnaitre le sigle d'une grande marque. Et, dans ce registre, ils sont vachement costauds, "nos" mômes! Des enfants-rois? Oui, sûrement. Il est bien loin le temps où l'on disait (où mon père me disait): "L'exactitude est la politesse des princes". Les princes se reconnaissent aujourd'hui par leur inexactitude, justement: inexacte l'heure de leur lever ou de leur apparition à table...Quant à parler de leur attitude princière dans la rue...
Oublié le temps des belles phrases: "L'habit ne fait pas le moine", "Mieux vaut une tête bien faite que bien pleine"
(où sont donc passés nos humanistes en herbe?"), "La liberté de chacun commence où s'arrête celle des autres", etc... Et oui, la Gum, c'est comme cela qu'elle a grandi. Et la Gum se pose souvent la question de savoir à quoi cela sert sur une telle planète! :-D
Car notre société actuelle n'arrange pas la sauce. L'Education Nationale ne joue plus son rôle institutaire et est devenu un commerce dont les parents sont des clients. Le bac est devenu un torchon inutile, le niveau requis n'ayant plus aucun niveau, justement. Je me pose souvent la question de savoir à quoi pense un recruteur en examinant mon CV et mon parcours scolaire. Tout dépend de son âge, certainement... De nos jours, un bac ou un BTS représente un niveau BEPC il y a quinze ou vingt ans... Je me rappelle la fierté des anciens, lorqu'ils parlaient fièrement de leur "Certificat d'études". A l'âge du bac, ces gens me faisaient de la peine: j'imaginais qu'ils n'avaient rien appris. J'imaginais une France inculte. Comme je me trompais!! Le Certificat d'Etudes, à leur époque, c'était encore un diplôme...Et j'imagine que ceux qui l'obtenaient savaient au moins lire, écrire et compter.
Et aujourd'hui, je me demande ce qu'imagine un gosse à qui je parle de mon bac pro "pilote". Ce bac, pour lequel j'ai du suivre deux sortes de cours de législation, comprendre les ficelles de l'économie mondiale, passer des heures en laboratoire. Ce bac, qui incluait la première année de médecine dans son programme. Ce bac, pour lequel j'ai du bosser dans les 40 heures par semaine. Ce bac, dont mes parents étaient si fiers et qui pourtant, de nos jours, sur le papier ne vaut pas plus qu'un pet de lapin...
Et non, les gars, je n'ai pas cinquante ans!.. Les temps ont changé si vite!
Les gosses sortent aujourd'hui du collège en sachant parfaitement manier un préservatif (il le faut, d'ailleurs), un téléphone portable et une carte de crédit. Et certains savent aussi manier une arme ou conduire une voiture. Mais nombreux sont ceux qui en sortent sans savoir ni lire, ni écrire... J'entendais hier que le niveau d'échec après la première année à la Sorbonne s'élève à 72 %! Alors, forcément, en baissant le niveau, on a amélioré les chiffres du bac. Mais pour quoi faire?
Un leurre?!?!?
Le clivage entre les pauvres et les riches retrouve ses droits sur les bancs de l'école...
L'instit d'antan n'existe plus, même si certains en ont la vocation. Les profs passent leur temps et dépensent leur énergie à ne pas se faire injurier (voire malmener). Pas étonnant que l'envie y perde son latin. Et on va encore diminuer leurs effectifs...
Les dommages causés par la modernisation de la langue française et les SMS sont énormes! Le seul grand pas de ces dernières année (à mes yeux) : l'amorce d'abandon de l'apprentissage global.
Côté grammaire, ils ne se donnent même plus la peine de faire les accords à la TV. Même aux infos (avec des exceptions, comme ce bon vieux PPDA). Ca m'en fait régulièrement tomber de ma chaise!
Je ne parlerai pas des traductions de dialogues de films et séries américaines...
Personne ne dira plus "La route que j'ai prisE"... On prend invariablement le chemin le plus court...
Pour moi, le calvaire, c'était les maths. La cata a commencé dès le moment où j'essayais désespérément de retenir ma table des sept et des huit.
La calculette fut ma meilleure amie et ma pire ennemie : je sèche toujours. Pour les ânes de ma trampe (il est bien connu que seuls les forts en maths ont un cerveau digne de ce nom), la seule pensée d'un devoir de mathématiques me donnait la nausée (tiens, rien que de m'en souvenir, je sais pas si je vais pas vomir mon quatre heures :-D).
L'un des plus beaux jours de ma vie fut donc celui où j'ai su qu'on ne me demanderait plus JAMAIS de représenter une fonction paramétrique.
Petite parenthèse, j'étais très bonne en physique et je comprenais parfaitement les cours du Professeur Shadoko :
- Il y a deux sortes de passoires : celles qui laissent passer l'eau et pas les nouilles, et celles qui laissent passer les nouilles et pas l'eau ;
- une passoire qui ne laisse passer ni l'eau ni les nouilles est une casserole
- une casserole qui ne laisse rien passer, ni par en haut, ni par en bas, est un autobus.
- la notion de trou est indépendante de la notion de passoire !
Aaaah, l'excellente méthode de l'adulte qui fait sûr de lui, mais qui, en fait est un nul! On ne tient plus les doigts vers le haut, la paume bien ouverte. On (enfin je - et je ne suis pas la seule - y'a qu'à regarder une table de collègues au restaurant au moment de l'addition) pianote sur la table. Ca fait plus sérieux.
Hé! Hé! Ca fait plus chic, mais le résultat est pourtant le même... ;-)
Bref, ne me demandez pas ce que font sept fois huit, j'en sais strictement rien. Je me rappelle vaguement du 7 x 7: comme ça fait 49, donc "cinquante moins un", j'ajoute 6 à 50 et le compte est bon! ... Enfin j'crois... :-D
Toujours est-il que, même si j'étais "caillou" en français, mon long séjour à l'étranger a sérieusement endommagé
mon "disque dur". Et puis, tout comme vous tous, je manque de temps ou je suis souvent trop fatiguée.
Alors, des fois, on s'dit "ça me parait un peu tordu, mais ça va l'faire". Ben non, si ça parait tordu, je vous assure
que ça l'fait pas. Ou alors rarement. Ou alors, "ils feront p'têt pas attention" :-D Et puis, une fois dans le lit, ça clignote comme à La Vegas ... GIRAFFE (alors on se tortille entre Prévert et ses souvenirs d'anglais)
Ca patine, ça patine et ça finit par vous lancer un "F" à la figure... "Deux heures du mat...J'vais quand-même pas me relever et rallumer l'ordi!"
Ou alors, le lendemain, quand tous les potes sont déjà passés par là, on se retrouve nez à nez avec un truc immonde... Ca foisonne de fautes et y'en a même une dans le titre...
"C'est pas possible, j'ai pas pu pondre ça!" :-/
Bref, nos blogs et nos commentaires sont bourrés de "fôtes". Ce n'est pas dramatique et nous avons tous de très bonnes excuses.
Mais si j'écris ce billet aujourd'hui c'est à cause d'UN MOT et d'UN SEUL. Parce que je la rencontre partout, cette "fôte". Et je suis certaine que peu à peu, elle se transmet et s'ancre dans nos cerveaux.
Il s'agit du mot "BALADE". C'est un sacré piège: Il est vrai que quand on fait une BALADE, on a comme l'impression qu'il nous manque une jambe. Et pourtant !..
Aucun cul-de-jatte, s'il est musicien, n'aura de mal à vous offrir des BALLADES à la pelle, car il lui suffira de composer une mélodie.
Nous nous promenons donc sur UNE seule jambe et nous écrivons de la musique avec DEUX. C'est bizarre, mais c'est comme ça! :-D
Ceci dit, je n'ai absolument rien contre le fait que vous fredonniez en marchant, bien au contraire! :-)
Seulement, moi, j'veux voir les partitions! :-)
Et merci d'avoir l'obligeance de ne pas me lister les "fôtes" que j'ai pu accumuler dans ce texte, sinon c'est
un coup de "L" au derrière! :-D
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