18 mai 2007
5
18
/05
/mai
/2007
01:20
xxxxxxxxxxxx LA SOLUTIONxxx xxxxxxxxxxxxxx



BRAVO !
La plupart d'entre vous ont trouvé la clef de
mon tout petit mystère : il s'agit de
morceaux du mur de Berlin
Elles matérialisent pour moi, non seulement une expérience inoubliable, mais également, pour aussi incroyable que cela puisse paraitre, un évènement qui n'a pas passionné les foules au sein de l'Europe, alors qu'il marquait un tournant primordial de notre propre Histoire. Suite logique, étape prévue et prévisible et non déclencheur, quoique la presse populaire puisse raconter. Le plus surprenant reste toujours pour moi, que l'évènement n'a pas plus marqué l'esprit de nombre de Français qu'une anecdote sympathique, dans un endroit du bout du monde... à quelques centaines de kilomètres de chez nous... Chez nos voisins et premiers partenaires européens! On a regardé les familles à nouveau réunies (ce que je trouve merveilleux), une larmichette émue au coin de l''oeil. Et puis, on a oublié de se demander ce qu'étaient devenu ces gens, dont la vie avait soudain basculé. Et pourtant, croyez moi, ce n'était pas le moins intéressant...
Bien peu d'entre vous liront ce billet dans son intégralité, j'en suis consciente. Beaucoup regarderont simplement les images... Je l'écris quand-même. C'est mon devoir !
Pour la date de naissance de ces bouts de gravats (comment pourrais-je les décrire autrement?), ce n'était pas le jour de la "chute du mur". Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le mur était
devenu perméable à la population de l'ex Allemagne de l'Est (qu'on nommait les "Ossies") et
les Allemands de l'ouest pouvaient aussi passer librement, mais après contrôle aux postes frontières:
pour eux, les guichets étaient devenus rapides
Mais la frontière était toujours là.
Cependant, un vent de folie se mis à souffler sur la ville et au delà : les trabant (ces petites voitures de plastique, couleur salle de bain, traversaient pour la première fois Berlin ouest. Puis on vit les "Ossis" apparaitre dans les villes de l'ouest et les "Wessies" (ceux de l'ouest), coinçaient des billets de Marks-ouest (D-Marks) sous les essuis-glace des petits "Trabis".
mon tout petit mystère : il s'agit de
morceaux du mur de Berlin
Elles matérialisent pour moi, non seulement une expérience inoubliable, mais également, pour aussi incroyable que cela puisse paraitre, un évènement qui n'a pas passionné les foules au sein de l'Europe, alors qu'il marquait un tournant primordial de notre propre Histoire. Suite logique, étape prévue et prévisible et non déclencheur, quoique la presse populaire puisse raconter. Le plus surprenant reste toujours pour moi, que l'évènement n'a pas plus marqué l'esprit de nombre de Français qu'une anecdote sympathique, dans un endroit du bout du monde... à quelques centaines de kilomètres de chez nous... Chez nos voisins et premiers partenaires européens! On a regardé les familles à nouveau réunies (ce que je trouve merveilleux), une larmichette émue au coin de l''oeil. Et puis, on a oublié de se demander ce qu'étaient devenu ces gens, dont la vie avait soudain basculé. Et pourtant, croyez moi, ce n'était pas le moins intéressant...
Bien peu d'entre vous liront ce billet dans son intégralité, j'en suis consciente. Beaucoup regarderont simplement les images... Je l'écris quand-même. C'est mon devoir !
Pour la date de naissance de ces bouts de gravats (comment pourrais-je les décrire autrement?), ce n'était pas le jour de la "chute du mur". Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le mur était
devenu perméable à la population de l'ex Allemagne de l'Est (qu'on nommait les "Ossies") et
les Allemands de l'ouest pouvaient aussi passer librement, mais après contrôle aux postes frontières:
pour eux, les guichets étaient devenus rapides
Mais la frontière était toujours là.
Cependant, un vent de folie se mis à souffler sur la ville et au delà : les trabant (ces petites voitures de plastique, couleur salle de bain, traversaient pour la première fois Berlin ouest. Puis on vit les "Ossis" apparaitre dans les villes de l'ouest et les "Wessies" (ceux de l'ouest), coinçaient des billets de Marks-ouest (D-Marks) sous les essuis-glace des petits "Trabis".

Les morceaux de mur que je vous ai présentés, je les ai fièvreusement extirpés
de la structure dans la nuit de la ST SYLVESTRE qui a suivi.
Pour passer à l'est, j'avais du suivre le chemin de "transit", le seul que je puisses emprunter : Check Point Charly. J'avais présenté mon visage en semi-profil, l'oreille dégagée, comme chaque fois que je décidais de sortir de ma moitié de ville. Cela arrivait pour une virée à Berlin-est ou simplement pour me rendre en Allemagne de l'Ouest. Car Berlin était un îlot en plein secteur russe, tout proche de la Pologne, mais à des heures de route de l'Allemagne de l'ouest. J' avais aussi présenté et fais tamponner mon passeport (en tant que non-allemande).
Dans le poste-frontière, tout paraissait donc presque "normal", ou disons que l'ambiance
de la St Sylvestre y était bien présente et que nous étions nombreux.
Nous regardions nos montres avec anxiété et les douaniers prenaient leur temps... comme d'habitude.
Plus que quelques minutes. Tous ne seraient pas passés avant la levée de rideau.
Et puis, j'ai franchi la porte...
Il y avait une foule immense.
Je venais de poser le pied pour la dernière fois sur le sol de la "DDR"

Des centaines de personnes se ruaient les unes vers les autres pour s'embrasser,
des centaines de personnes se ruaient sur moi pour m'embrasser :
les 12 coups de minuit sonnaient !
Nous avons formé un long cortège. Les larmes coulaient, les gens s'embrassaient, chantaient.
Mes larmes coulaient aussi, parce que leur liesse était communicative, mais aussi parce que je savais ce que eux ne savaient pas encore.Ou ce qu'ils refusaient de croire...
A mon avis, tout allait soudain trop vite et ils n'étaient pas préparés. La suite m'a donné raison.
Mais ce n'était pas le moment de penser ou de parler de cela.
Je me suis donc laissée allée à leur allégresse: une nouvelle année, une nouvelle vie commençait pour eux.
Ils étaient venus de toute l'Allemagne de l'Est pour vivre ce moment.
S'en est suivi un instant incroyable : celui où nous sommes passés à l'ouest en marchant
SOUS LA PORTE DE BRANDENBOURG.
Bien sûr, pour vous, cela ne signifiera pas grand-chose. L'endroit ressemble aujourd'hui à la place de l'Arc de triomphe. Mais, à ce moment là, c'était un truc absolument inimaginable!
La porte de Brandenbourg se trouve au centre de l'artère principale reliant Berlin-est et Berlin-ouest.
On venait d'y aménager une brèche-frontière, exclusivement réservée aux allemands.
Elle redevenait soudain le centre d'une ville unie, alors qu'elle avait marqué
LA LIMITE, pendant tant d'années.

Alors que nous marchions, nous avions échangé nos bouteilles de Champagne et de "Sekt" contre leurs bouteilles de "Rotkäpchen" (berk) et chacun "trinquait" avec tout le monde
(alors, non, Urban, c'était pas de la bière! :-D)
Et nous sommes sortis en foule, sans que plus rien ni personne ne puisse nous arrêter ou nous contrôler
A TRAVERS LA FRONTIERE.
Les gardes-frontière est-allemands, ceux qui avaient ordre de tirer à vue, encore quelques semaines auparavant, se tenaient là, impuissants, ne sachant plus que faire.
Et, pour une fois, je ne passais pas de pièces de monnaie en fraude dans mon elastique de cheveux
(car sortir de Marks-Est, pourtant sans aucune valeur, était strictement interdit)

C'était fini. Ce soir là, le mur était définitivement tombé.
La main posée sur leur arme, ils souriaient ou avaient le regard hagard des gens qui ne comprennent
plus rien à ce qui les entoure...
Et des mains m'ont soudain agrippée et hissée sur le mur. Nous avons continué à danser et à faire circuler les bouteilles haut de gamme et les bulles sucrées de "Krimsekt" bon marché de main et main et de bouche en bouche. Ooooh, ne pincez pas les lèvres de dégout :je peux vous assurer que, tout comme moi, vous auriez
bu à ces goulots sucrés-salés et que vous auriez pleuré aussi...
Lorsque que je suis redescendue, j'avais un marteau et un burin, apparus de nulle part,dans les mains...
LE MUR ETAIT EN TRAIN DE TOMBER POUR DE BON !
Pour passer à l'est, j'avais du suivre le chemin de "transit", le seul que je puisses emprunter : Check Point Charly. J'avais présenté mon visage en semi-profil, l'oreille dégagée, comme chaque fois que je décidais de sortir de ma moitié de ville. Cela arrivait pour une virée à Berlin-est ou simplement pour me rendre en Allemagne de l'Ouest. Car Berlin était un îlot en plein secteur russe, tout proche de la Pologne, mais à des heures de route de l'Allemagne de l'ouest. J' avais aussi présenté et fais tamponner mon passeport (en tant que non-allemande).
Dans le poste-frontière, tout paraissait donc presque "normal", ou disons que l'ambiance
de la St Sylvestre y était bien présente et que nous étions nombreux.
Nous regardions nos montres avec anxiété et les douaniers prenaient leur temps... comme d'habitude.
Plus que quelques minutes. Tous ne seraient pas passés avant la levée de rideau.
Et puis, j'ai franchi la porte...
Il y avait une foule immense.
Je venais de poser le pied pour la dernière fois sur le sol de la "DDR"

Des centaines de personnes se ruaient les unes vers les autres pour s'embrasser,
des centaines de personnes se ruaient sur moi pour m'embrasser :
les 12 coups de minuit sonnaient !
Nous avons formé un long cortège. Les larmes coulaient, les gens s'embrassaient, chantaient.
Mes larmes coulaient aussi, parce que leur liesse était communicative, mais aussi parce que je savais ce que eux ne savaient pas encore.Ou ce qu'ils refusaient de croire...
A mon avis, tout allait soudain trop vite et ils n'étaient pas préparés. La suite m'a donné raison.
Mais ce n'était pas le moment de penser ou de parler de cela.
Je me suis donc laissée allée à leur allégresse: une nouvelle année, une nouvelle vie commençait pour eux.
Ils étaient venus de toute l'Allemagne de l'Est pour vivre ce moment.
S'en est suivi un instant incroyable : celui où nous sommes passés à l'ouest en marchant
SOUS LA PORTE DE BRANDENBOURG.
Bien sûr, pour vous, cela ne signifiera pas grand-chose. L'endroit ressemble aujourd'hui à la place de l'Arc de triomphe. Mais, à ce moment là, c'était un truc absolument inimaginable!
La porte de Brandenbourg se trouve au centre de l'artère principale reliant Berlin-est et Berlin-ouest.
On venait d'y aménager une brèche-frontière, exclusivement réservée aux allemands.
Elle redevenait soudain le centre d'une ville unie, alors qu'elle avait marqué
LA LIMITE, pendant tant d'années.

Alors que nous marchions, nous avions échangé nos bouteilles de Champagne et de "Sekt" contre leurs bouteilles de "Rotkäpchen" (berk) et chacun "trinquait" avec tout le monde
(alors, non, Urban, c'était pas de la bière! :-D)
Et nous sommes sortis en foule, sans que plus rien ni personne ne puisse nous arrêter ou nous contrôler
A TRAVERS LA FRONTIERE.
Les gardes-frontière est-allemands, ceux qui avaient ordre de tirer à vue, encore quelques semaines auparavant, se tenaient là, impuissants, ne sachant plus que faire.
Et, pour une fois, je ne passais pas de pièces de monnaie en fraude dans mon elastique de cheveux
(car sortir de Marks-Est, pourtant sans aucune valeur, était strictement interdit)

C'était fini. Ce soir là, le mur était définitivement tombé.
La main posée sur leur arme, ils souriaient ou avaient le regard hagard des gens qui ne comprennent
plus rien à ce qui les entoure...
Et des mains m'ont soudain agrippée et hissée sur le mur. Nous avons continué à danser et à faire circuler les bouteilles haut de gamme et les bulles sucrées de "Krimsekt" bon marché de main et main et de bouche en bouche. Ooooh, ne pincez pas les lèvres de dégout :je peux vous assurer que, tout comme moi, vous auriez
bu à ces goulots sucrés-salés et que vous auriez pleuré aussi...
Lorsque que je suis redescendue, j'avais un marteau et un burin, apparus de nulle part,dans les mains...
LE MUR ETAIT EN TRAIN DE TOMBER POUR DE BON !
(source des photos 1 et 2 : Wikimédia Commons)