Cette année, j'ai réussi : j'étais là au bon moment! Une fête profane, adorée par les gens du coin (hormis certains riverains et on les comprend),fréquentée par tous de 7 (voire moins) à 77 ans (voire plus). Le programme est tout aussi varié que les visiteurs.
Les Fêtes, ce sont les corsos, la cérémonie du lever du Roi Léon, les courses de vachettes, la grande messe, les concerts, les bals, les concours de pelote, les bandas dans les rues, les chants, les mutxiko,
les repas avec la famille, les collègues, les potes, les
RDV pris, les RDV ratés (pas grave: on retrouve les gens 1 heure et 2 rues plus loin), le Paquito Chocolatero, etc... J'en passe et des meilleures. Et c'est aussi l'occasion de sortir entre copines!!!

D'aucun vous diront : les Fêtes de Bayonne, c'est un cauchemar.
L'alcool y coule à torrent et les abus y sont monnaie courante. L'odeur, dans certaines rues, y est pestilancielle (pas de toilettes utilisables sur des kms. Et même s'il y en avait...).
S'il y a une grosse bagarre, un accident grave,un règlement de compte, une attaque de sales types, c'est de cela qu'ils vous parleront. Ils oublieront de vous dire que plus d'un million de personnes s'y rencontrent.
Je trouve que, statistiquement parlant, et surtout dans des conditions pareilles,
on y est finalement plus à l'abris que dans certains autres endroits toute l'année.
Je préfèrerais donc vous parler des rencontres impromptues, des bras qui vous
entrainent dans la ronde, des mains qui serrent les vôtres pour quelques pas de danse
et surtout des milliers de sourires échangés, de la gaité, de l'amitié, des fous rires,
des jeux fous.
Et ben ça, M'sieurs, Dames, dans le métro, vous ne l'aurez pas!
Le plus gros risque ne serait-il pas de cramponner sa sécurité en oubliant que la joie et la chaleur humaine existent encore un peu, quelque part?...
Les Fêtes de Bayonne, celles de la rue, n'ont rien à voir avec une soirée mondaine. Je l'avoue, ce serait même plutôt le contraire. Sachez pourtant qu'à l'occasion des Fêtes, des soirées élégantes, voire huppées, il y en a aussi. Il est des penas où l'on ne boit que du Champagne, où les toilettes sont accessibles, propres et bien-odorantes et où les tenues blanches et rouges restent immaculées (bourgeois ou manants, on est tous habillés pareil, c'est la règle!!!). Mais là, à moins d'avoir quelqu'un dans sa manche, vous n'y entrerez jamais. Etant camaléon à mes heures, j'y ai déjà levé le petit doigt (nan, j'rigole: j'y ai chanté des chansons et vidé mes verres comme tout le monde)
Pendant 4 jours et 5 nuits, c'est fiesta pour les pauvres et les riches, pour les jeunes et les moins jeunes. Pour les riches, c'est le champ. Et pour les pauvres, j'ai un tuyau: au "Clou", ils vendent l'acide acétique rosé à 1 € le gobelet.
Le "clou", quand je n'étais encore qu'un diablotin à ressort, c'était le point de ralliement de ma bande. Tous les ans, c'était la même chose : On prenait l'apéro chez tous les potes au cours du ramassage, on mangeait au "Cheval blanc" rue Bourgneuf, et ensuite, ensuite... On finissait toujours pas se perdre. Parce qu'on rencontre des centaines de gens et on papote à tous les coins de rue. Parce qu'il est des passages tellement étroits dans la foule, qu'on se demande qui a englouti la personne qui était juste devant et qu'on tenait pourtant par la main. Ou alors, on se fait embarquer dans une danse. Ou on suit volontairement une banda en beuglant et en sautillant. Ou on atterri, je ne sais comment, dans l'arène aux vachettes. Et là, on doit se crapahuter tellement vite que, même son ombre, on arrive à la semer. Ou, ou, ou...
Bref, à intervalles réguliers, on passait au "Clou" pour récupérer des bouts de troupe. Allez savoir pourquoi on prend certaines habitudes. Peut-être parce qu'à côté, on pouvait manger des sardines grillées et des sandwiches à la ventrêche (ben oui, faire le guignol pendant des heures, ça creuse!).
Du coup, pour moi, c'est resté la loi: pas une soirée aux Fêtes sans m'arrêter au comptoir du "Clou" pour y boire un verre d'acide acétique.

Aaaaah, mais amis, il est bien loin le temps où je tenais la barre tout du long, ne dormant que quelques heures par-ci, par-là ! Mais, les Fêtes de Bayonne, si on a grandi avec, c'est comme le vélo : quelques notes de trombone ou de txistu, une grosse caisse qui résonne au loin et on se rappelle à vie comment renouer son foulard rouge ou manier le xahakoa (sans faire de tâches!).
Et d'ailleurs, je vous le prouve:
Et j'en rajoute une petite dernière pour Urban, qui a déjà mis un commentaire pendant que je terminais mon billet.
Ben oui Urban, pour les hommes, les toilettes, c'est là où ils se trouvent... Pas très marrant pour les portes (les employés municipaux passent tout au jet chaque matin).
Ca n'a rien d'hygiènique, n'a aucun style, mais avouez tout de même (surtout vous, mesdames) qu'il est de bien honteuses chutes d'eau cachées derrière d'assez honorables chutes de reins ;-) !
AGUR !
ET EXCELLENT WEEK-END!