"Barbe bleue...", allez-vous me dire, "Barbe bleue n'existait pas!"
Un conte pour enfants de Perrault, rien de plus, rien de moins.
Et bien, détrompez vous!
Voici d'ailleurs le château qui l'a vu naître
L'un des châteaux de Barbe bleue se situe à Champtocé-sur-Loire,
entre Angers et Nantes.
Et c'est dans la tour de ce château, dite la "tour noire", que Barbe bleue naquit, en l'autome 1404. Il se nommait alors encore "Gilles de Retz" (Gilles de Rais).
Devenu adulte, il aurait été le compagnon de Jeanne d'Arc et ce n'est que
plus tard qu'on le surnomma "Barbe bleue". Car son destin était ô combien funeste...
Les corbeaux, qui volètent en nuées autour de ce sinistre lieu, m'ont compté
son histoire pas plus tard qu'hier...
Laissez moi vous la compter à mon tour
Après la mort de ses deux parents, en 1415, Gilles de Rais est élevé par son grand-père maternel, Jean de Craon. Ce grand-père était une crapule notoire, connue pour sa malhonnêteté sans bornes, sa violence et son machiavélisme, lui-même fils de Pierre de Craon, assassin présumé de Louis 1er
et soupçonné d'autres meurtres.
Encouragé par une éducation de débauche et à un goût prononcé pour les plaisirs malsains,
le rejeton avait donc génétiquement largement de qui tenir!
Après avoir combattu à la guerre (de cent ans) et dilapidé son immense fortune,
il cherche le moyen de maintenir son train de vie trépidant.
C'est ainsi qu'il commence à s'intéresser de près à l'alchimie.
Guidé par ses maîtres, son apprentissage aboutira sur la pratique de la magie noire,
l'adoration du diable et les rites sataniques.
En fait, Gilles de Retz devint, apparemment, le démon lui-même...
La région fut soudain victime d'un étrange fléau, et ce pendant 8 ans :
des enfants disparaissaient en grand nombre.
En fait, il s'agissait là des innocentes victimes de "barbe bleue".
Lors de fêtes diaboliques, ceux-ci étaient "dévorés" par le monstre,
ses valets et ses invités.
On allait quérir non seulement des enfants vagabonds, mais aussi ceux de familles de serfs, prétextant vouloir les faire travailler au château.
Une fois les enfants entrés au service de Gilles de Retz,ils disparaissaient à jamais...
Les notables fermaient les yeux. Jusqu'au jour où Gilles de Rais provoqua le Duc de Bretagne
et profana une église, interrompant la messe en jour de Pentecôte.
C'est à compter de ce jour que l'abominable assassin du répondre de ses actes.
"Barbe bleue" se vit enfin accuser de viol, torture et meurtre de
140 enfants. Acculé par les témoignages de nombreux parents, valets et complices,
il avouera ses crimes, agrémentant ses aveux d'une foule de détails,
les uns étaient plus monstreux que les autres
(il parla de quelques 800 meurtres d'enfants sous la torture).
On aurait retrouvé 49 crânes dans les souterrains de son château de Suze-sur-Sarthe, cette information n'ayant cependant pu être vérifiée.
Gilles de Retz, dit "Barbe bleue" fut pendu en 1440.
Dans les instants qui précédèrent son exécution, il demanda à la foule de le pardonner et aux parents de surveiller leurs enfants. On érigea même un petit monument en mémoire de ce moment que l'on le nomma "Bonne Vierge de Crée-lait". Imaginez que les futures mamans s'y venaient se recueillir! Le monument fut détruit en 1850 et le hasard voulu que l'on construisit plus tard une immense maternité (Hotel Dieu, Nantes) en ce même lieu.
Le corps de Gilles de Retz reposa à Nantes jusqu'à la Révolution, époque à laquelle
la majorité des sépultures de nobles furent dévastées.
.