Oui, mon amie, que faire?
Nous voici à peine sortis des fêtes de fin d'année et déjà si près des Présidentielles...
Le souvenir d'un tsunami en Asie du sud-est et d'une catastrophe à la Nouvelle-Orléans sont encore fraichement ancrés dans nos mémoires,
nous laissant des monceaux de devises coincées en travers de la gorge,
réveillant comme une jeune blessure d'ARC pas encore cicatrisée.
Et pendant ce temps là, les images de SDF et d'enfants malades
défilent sur nos écrans, les appels aux dons se multiplient
... Inlassablement.
Et ne voilà t-il pas que les calamités s'approchent. Non, elles atteignent
déjà notre porte! Alors, soit nous réagissons tout de suite, soit nous acceptons l'anéantissement total de nos richesses naturelles, de notre faune, de notre flore... de notre existence et de celle de notre planète!
Fort heureusement, nous ne serons plus là pour voir ça....Enfin, on ne
verra pas tout! Mais comment se fait-il qu'on n'ait pas vu le coup venir?
Personne ne nous a prévenu! Ou alors, on a pas voulu entendre!
Ou alors, on a pas pris ça au sérieux!
... D'ailleurs, est-ce vraiment aussi grave que certains veulent nous le faire croire??? Et, de toute façon, avons nous vraiment le choix???
Mais voilà, on nous presse de choisir : Voulons-nous mettre un coup
de frein et accepter de vivre dans la peur ou la douleur du chômage
et de la misère? Ou préférons-nous laisser monter la pression dans la cocotte-minute écologique, en nous habituant à faire n'importe quel
boulot, à n'importe quel prix et dans n'importe quelles conditions?
Nous avons d'ailleurs déjà presque oublié ce que sont les heures
supplémentaires. On ne nous ment pas en nous disant qu' en France,
des gens travaillent moins qu''ailleurs: La majorité de ceux qui
travaillent dans le secteur privé le savent d'ailleurs très bien,
parce ce que c'est écrit noir sur blanc sur leur feuille de paie:
"35 heures", c'est la règle! Et s'ils en font plus, c'est parce qu'ils
ne savent pas s'organiser!!!... D'ailleurs, s'ils savaient le faire,
Ils seraient aussi moins stressés, moins malades et, somme toute,
BEAUCOUP plus heureux!!!...
On a aussi un peu oublié ce qu'est la vie de famille, l'honneur,
la bonne conscience, le respect de soi et des autres...Alors,
sommes-nous fins prêts pour la curée finale et le grand feu
d'artifice?
Nos enfants sont-ils prêts? Ont-ils les dents assez acérées?
Sont-ils assez solides? Sommes-NOUS tous assez solides?
Pourquoi ne le serions-nous pas? Les "anciens" travaillaient,
finalement, bien plus que nous. Et ils n'avaient pas notre confort
de vie. Pourtant, ils ont survécu, et nombreux sont ceux qui savaient
encore sourire, bien avant que les anti-dépresseurs n'existent...
Aaah! Les anciens et leur résistance à tous les maux... Un mystère
pour notre société! Pourtant, ils y en a encore, des anciens pour
nous rafraichir la mémoire, pour nous rappeller à l'ordre à chaque
occasion, le regard lointain et la bouche pincée: "Pour nous, la vie
était dure! Ce n'était pas comme maintenant..."
Et ils savent bien que "Quand on VEUT travailler, on PEUT travailler!"
Bien sûr, eux, ils ne comptaient pas les heures, ils ne prenaient pas
autant de vacances et ils savaient ce que c'est de se serrer la ceinture!
Alors, finalement, ils se taisent, le regard maintenant tourné vers la
pitoyable créature que nous sommes. Et leur silence est accablant :
Nous sommes coupables d'avoir réalisé leur rêve d'antan, celui qui
leur faisait autrefois dire : "Je trime pour que mes enfants aient
une meilleure vie que moi"...
... Une meilleure vie... Comment leur expliquer que nous ne sommes pas
aussi heureux qu'ils le croient?
Que nous devons fabriquer plus de choses, plus de services, plus de capital, mettre plus d'argent dans la tirelire pour maintenir plus de
gens en vie, et surtout enrichir plus d'actionnaires insatiables,
bien que nos jours ne durent encore que 24 heures.
Et que de remonter ses manches ne suffit plus pour avoir un toit
sur la tête? Qu'il nous est devenu plus difficile de construire une maison
à la force des bras avec des briques et du ciment. Que nous n'avons pas
l'espace requis ou que les connaissances nécessaires nous font défaut.
Que nous ne pouvons plus forcément compter sur l'aide de nos frères,
de nos pères, de nos oncles ou de nos amis?
Que presque plus personne ne vient prendre l'apéro le dimanche, qu'on ne
pense même plus à lancer l'invitation, que les guinguettes des bords de
Marne ou les bals de village et la "bonne franquette' ont fermé leurs
portes depuis bien longtemps...
Que le baume de l'âme n'est plus de mise et que nous en sommes tous
malades et affaiblis.
Comment leur décrire notre solitude de chaque jour? Comment leur
faire comprendre que l'on peut rentrer d'un bureau aussi raidi et
fourbu que d'un atelier ou d'un champs? Comment leur faire imaginer
ce qu'est la menace de l'annonce du chiffre d'affaire ou de l'embauche
d'une personne plus jeune que soi? Comment leur faire comprendre que
les vêtements de leurs petit-enfants ne sont pas seulement là pour les
protéger du froid et la nudité? Et que leur survie sociale passe par
l'achat d'un ordinateur? Comment trouver les arguments pour défendre
cette prise de crédit qui nous à plongés dans le doute ou le désespoir?
Comment les convaincre que tous les chômeurs ne sont pas des fénéants,
que tous les jeunes étrangers ne brûlent pas des voitures, que tous les
musulmans ne sont pas des terroristes? Comment les persuader du fait,
que non, les hommes n'ont pas vraiment changé: que la jalousie des voisins
existe toujours, que l'envie de leur montrer qu'on s'en sort mieux qu'eux
n'a pas disparue, que nous sommes toujours aussi égoistes.
Mais que l'entraide, le courage civique et la solidarité seront toujours de mise lorsque la menace, la douleur ou le péril seront équitablement partagés dans un groupe. Pas avant! ... Comme cela en a toujours été
le cas...
Et que nous espérons, nous aussi, que la jeune génération vivra mieux
que nous... Au moins tant que notre regard ne se portera pas,
à son tour, vers le lointain. Avant que nos lèvres ne se pincent face à aux
interrogations et à la incrédulité de ces enfants, à leur tour devenus
des adultes...
Pourtant, le doute subsiste un peu: serions-nous réellement devenu des
mauviettes? Nous faudrait-il une "bonne" guerre pour apprendre à nous
endurcir? Aurions-nous peu à peu oublié ce que sont le courage, la
confiance...la joie de vivre? Sommes-nous réellement devenus des
geignards, juste propres à êtres ridiculisés par la "Grande Nation"
outre-Atlantique?
C'est vrai , nous sommes des assistés. "On" nous distribue des allocations,
"on" nous acceuille, lorsque nous ne savons plus où aller, "on" nous nourris,
lorsque nous avons faim, "on" nous paie même, lorsque nous ne travaillons
pas!
"On"?... Mais qui sont donc ces merveilleux, ces généreux mais anonymes
bienfaiteurs? Nous les connaissont, mais nous ne les indentifions pas tous
de la même manière. Cela dépend de l'heure à laquelle midi sonne à notre
porte. Et, que vous le croyiez ou non, en la matière, notre petit pays est
bel et bien traversé par au moins quatre méridiens!
Et vous, sous quel méridien vivez-vous?
- Celui dans lequel le "on" signifie:
"NOUS, pour cette bande de fénéants"?
- Celui où il veut dire: "NOUS-mêmes, parce qu'avant d'être dans
le besoin, nous avons mis un paquet de sous dans la tirelire!"?
- Celui ou l'on enrage parce que "Tant qu'on ne nous donnerons
pas notre chance, ce sera forcément LES AUTRES"
- Celui ou l'on pense : "LES AUTRES cons, qui se crèvent à notre
place"?
Voici le temps revenu où certains veulent préserver ou changer
leur méridien. Afin de nous y aider, les informations se multiplient
et nos options se précisent : il faut abandonner la planète à son sort
de cocotte-minute ou laisser les enfants, les retraités et "les actifs"
jouer à la roulette russe du bien-être social. Bien sûr, dans les deux
cas, il y aura des victimes, mais, comme toujours, on ne fera pas
d'omelette sans casser des oeufs!...
Une première évidence est là: on ne mange pas des bananes toute
l'année, on n'accède pas tous à des biens de consommation à la mode
ou plus pratiques, on ne met pas tous de l'essence dans notre voiture
(d'ailleurs, on n'espère même pas possèder forcément une voiture),
si on se met à traiter tous les habitants du monde de la même manière.
Une des premières priorités est donc de préserver la richesse globale
de notre pays et de préserver les différences à l'échelle mondiale.
En stockant nos ordures dans les pays pauvres, en leur envoyant nos
déchets toxiques, en encourageant la prostitution, nous leur assurons
au moins de quoi travailler, donc de manger. Et il faut reconnaitre que,
dans leur situation, c'est déjà pas mal! Comme on dit: "Une main lave
l'autre!" Alors, il ne faudrait pas qu'ils oublient de nous renvoyer
l'ascenseur et qu'ils décident, un jour, de nous faire de la concurrence!
Finalement, avec les étrangers, on a toujours des problèmes:
soit ils s'installent chez nous pour bosser moins cher ou vivre mieux,
soit ce sont carrément nos entreprises qui déguerpissent chez eux.
Ne nous restera t'il bientôt plus qu'à devenir les roumains des autres
ou qu'à bosser ici pour le même prix et dans les mêmes conditions qu'eux?
Je n'exagère pas, je cherche juste du boulot...
J'ai déjà écrit ailleurs que je me demande combien d'argent aurait été
offert, si le tsunami avait eu lieu dans un pays qui nous menace
économiquement. Aiderions-nous autant la Chine, par exemple?
D'autant plus que nous ne sommes pas si nombreux à y avoir passé de
belles vacances ou à rêver de pouvoir en passer un jour...
C'est vrai, ça, l'Asie du sud-est est une magnifique région, avec de jolis
habitants et les femmes y portent de jolies tenues chatoyantes, les
enfants ouvrent leurs magnifiques yeux noirs face aux caméras.
Bref, c'est un excellent produit marketing... Tous les malheurs et toutes
les pauvretés n'ont pas "cette chance". Quoique l'on se demande, à présent, si cela leur a réellement servi ou comment ont été choisis les
bénéficiaires! Nous sommes malins : je paries que les régions touristiques
voient refleurir les hôtels. Nous pouvons déjà repartir en vacances là-bas!
C'est bien pour nous et c'est bien pour eux: Le tourisme, le pays en a
besoin pour redresser son économie! Et, à longue échéance, cela
bénéficiera à tous! Enfin, on espère...
N'empêche, qu'en ce moment, ça doit faire "une belle jambe" à ceux
qui vivent éloignés des zones touristiques...
Les règles de l'économie sont impitoyables...
Nous voilà ainsi dans un sérieux dilemne:
1) Devons nous penser à nos conditions de travail, aider les plus démunis,
et ainsi accepter que nos grosses entreprises déménagent, parce que la
production est devenue trop onéreuse, la réglementation trop sociale,
ce qui nous laisserait tous nus, sans boulot et incapables de consommer.
Avec une petite chance d'avoir un oeil plus bienveillant sur notre planète.
Ou bien
2) Devenir plus "flexibles", ce qui signifie aussi "plier" en essayant de ne
pas rompre. Du moins, jusqu'à la quarantaine, âge auquel nous ne sommes
plus considérés comme étant assez "souples"...
Ce qui nous ramènerait finalement à la case "prison", tous nus, sans boulot
et incapables de consommer. Mais plus tard, avec au moins une chance pour
les jeunes de "faire leur nid", avant d'être mis à la poubelle.
Et puis quelques degrés en plus sur le thermomètre, un peu moins
d'oxygène, un plus d'eau dans les océans et un peu moins d'espoir pour les
générations à venir.
Dans les deux cas, certains d'entre-nous tireront leur épingle du jeu.
Le tout est de savoir quelle configuration, si elle n'est pas la meilleure,
sera la "moins pire". Pour nous. Parce que soyons honnête: ceux qui ne sont
au moins de la famille, on s'en moque un peu quand-même...
Et comme disait machin : "On ne peut pas porter toute la misère du monde
sur ses épaules!"
Quand je dis "NOUS", je parle de mon groupe, de mon clan, du grand bataillon communément appelé "classe moyenne", de cette multitude de
gens censés recevoir 1500,- euros nets en fin de mois...
S'ils ont un emploi... Et d'après les statistiques...
Et c'est bel et bien à nous que s'adressent la majorité des messages diffusés actuellement! Les pauvres ne font pas le poids. De toute
façon, s'ils en sont là, c'est parce qu'ils ne sont pas capables de penser.
Et les nantis sont en plus petit nombre, bien que leur avis et leurs réactions soient le seul véritable enjeu de la partie en cours.
Que deviendraient donc des millions de travailleurs privés d'actionnaires,
et donc privés des grosses entreprises?
Ben oui, moi qui ne suis pas folle, si j'étais actionnaire, je préfèrerais
mettre mes pions ailleurs que dans un pays où l'on adapte les salaires,
où l'on punit, dès que l'environnement est souillé, où il faut, en prime,
faire attention à ne pas gaspiller l'énergie ou qu'on nous la facture plus
cher parcequ'elle est plus propre!...
Faudrait être un peu couillon pour ne pas le faire, quand-même!
Enfin, tant que les amendes restent moins chères que les investissements à
faire,on peut encore s'organiser... Tous les armateurs du monde vous le
dirons aussi, d'ailleurs!
Tout comme on ne peut faire une omelette sans casser des oeufs, on ne
fait pas non plus de nucléaire sans faire de déchets...
Et on n'achète pas non plus d'oranges et de biscuits en emballage individuel (ce qui est un immense progrès au niveau de l'hygiène - Je me
demande même combien d'enfants mes parents ont empoisonnés de
bactéries, eux qui vendaient des bonbons en vrac!), on ne nettoie pas sa
maison à grand renfort de lingettes, ce qui est un immense progrès au
niveau du pratique (c'est dégueu, les serpillères et les lavettes!) sans
créer d'ordures supplémentaires. D'ailleurs, nous vivons plus longtemps
qu'avant, ce qui prouve que les mesures d'hygiène ne sont pas inutiles.
Dommage que les bactéries se développent mieux en milieu humide et
chaud, parce que notre climat le sera de plus en plus. Nous trouverons
la parade, pas de problème! Contre la grippe aviaire, on vend déjà des
masques!
Comme nous ne sommes ni fous, ni obtus, on a quand-même réussi à
sensibiliser nos consciences et à nous éduquer: nous n'utilisons
plus les sacs plastiques des supermarchés (nous préfèrons maintenant
en acheter des spéciaux pour tapisser la poubelle), nous trions consciencieusement l'orange et son emballage, pour mettre la partie organique dans le compost...
Et, puis, nous faisons d'une pierre deux coups: nous gâchons moins!
Les portions individuelles, de plus en plus petites, sont faites exprès
pour ça. Les barres chocolatées sont devenues assez minuscules pour
ravir les enfants sans les stresser: avant, il fallait batailler quand
ils en réclamaient une deuxième. Aujourd'hui, nous pouvons leur en
octroyer trois pour le même volume en confiserie!
Nous avons aussi les mini-glaces, les mini-paquets de chips, les
mini-yaourts... La mode des carottes, des tomates et du reste est au mini
et à l'emballé en portions individuelles: c'est si mignon! C'est juste un peu
plus cher et souvent un peu moins écologique, mais que voulez-vous, la médaille a toujours deux faces... Avec tous ces nouveaux emballages
indispensables, heureusement qu'ils ont retiré les sacs plastiques des
caisses de supermarchés!!! Ce qui est dommage, c'est que les pique-niqueurs
sont maintenant obligés de se débarrasser de leurs emballages tels-quels
dans la nature... Remarque, ils le font moins en France qu'avant:
maintenant, c'est juste pendant leur vacances ailleurs... là où naissent ces
gens qui nous pourrissent notre équilibre économique!
Nous ne sommes pas devenu des mauviettes, je le pense vraiment.
Mais je me demande si nous sommes devenus plus futés, mieux informés
ou plus raisonnables. Notre vie est courte, alors, après nous le déluge
et la fonte des glaces!!
Je me demande donc si nous sommes en mesure de faire le bon choix...
Mais, au fait, AVONS NOUS VRAIMENT LE CHOIX?
OUI, nous l'avons : celui de rester OPTIMISTE ! ;-)