21 août 2007
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Permettez moi de vous presenter quelqu'un que vous ne connaissez pas,
mais que vous apprendrez à connaitre. Si, si...Vous verrez ! :-)
mais que vous apprendrez à connaitre. Si, si...Vous verrez ! :-)
Poèmes des temps modernes - II -
Plastique
Il m’a dit je fabrique
Des pièces en plastique
Des bavettes, des noyaux
Couvercles et capots
Des colliers et des coffres
Des poignées et des coques
En pagaille
Des boîtes et des cache-fond
Des axes et des boutons
Des cuves, des tiroirs
Des portes, des carenages
Des chassis
En série
Et des porte-gobelets
Il m’a dit
C’est pas facile
Pour plaire aux filles
Pour plaire aux filles
Sans papiers
Me voilà sans papiers…
Mes doigts collent le poisson,
J’ai la gorge asséchée,
Et par chance un crayon.
J’ai le dénuement gai,
Libérée, anonyme,
Quelques sous pour manger…
Et ma main qui dessine
Ces vers au bord du Tage,
On m’a pris mes papiers,
Il me reste une page
Pour deux trois mots coucher.
Pour deux trois mots coucher.
Suivi de thèse
Il m’a dit c’est confus
Incohérent, touffus
Il m’a dit synthétise
Analyse, organise
Il m’a dit c’est trop long
Ca va pas, c’est pas bon
Mes mots glissent, il a dit,
C’est comme ça que je suis
J’aime les mots qui jouent
Qui dansent comme des fous
Tant de mots dans ma tête
Tous ces mots ça l’embête
Des mots qui font la fête
Tant de mots ça rend bête
Tant de mots ça rend bête
Assistée
On tue des animaux pour que je puisse manger
La boulangère fabrique du pain pour mon dîner
On amène de l’essence pour que je puisse rouler
Certains payent des impôts pour que je sois payée
On scrute le ciel pour ne pas me mouiller
Des mains tissent du coton pour pouvoir m’habiller
Et des musiciens jouent rien que pour m’amuser
Quoi ?
Moi qui me rêvais libre!
Moi qui me rêvais libre!
Cigarette
Je fume ma vie
A grandes bouffées
De goudrons alanguis
Dans mes poumons gardés
Je fume mes peurs
Comme une maladie
Je ravale mes pleurs
Dans un souffle épanoui
Je fume ma peine
Dans une volute bleutée
De cendres aériennes
Au plafond envolées
Je fume mes rêves
Pour qu’ils partent en fumée
Dans une fumée brève
Comme le temps d'un regret
Comme le temps d'un regret
Non sens
Tout droit dans la barrière,
Un homme est mort, hier,
Tandis que je riais
D’un clown qui dansait.
Que dire quand il n’y a plus de mots, plus de mots,
Et sa femme, cassée,
Ses enfants, abîmés,
Un avocat qui n’a
Cette fois pas filé droit.
Embouties, ses vacances,
Sur la route imbécile,
Encastrée, sa famille,
Effacée, leur enfance,
Pour un instant grogui,
L’évidence évanouie
Sur un poteau fauché
Et le sens aboli
Sur un panneau barré.
Que dire quand il n’y a plus de mots, plus de mots,
Coupée en deux, l’auto,
Cassée sur un poteau.
De lui je ne sais rien,
Mais je sais des parents
Qui pleurent un enfant
Comme nul être conscient,
Comme il n’y a plus de mots,
Toute cassée, l’auto,
C’est ainsi, c’est idiot,
C’est le sens impossible,
Oublié, inaudible,
C’est la douleur d’un père